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Faire éditer son livre

Faire publier son livre : règles et conseils
Règles et conseils pour faire publier son livre

Récemment, une cliente qui m’avait confié la correction de son manuscrit parce qu’elle souhaitait faire éditer son livre a écrit un avis très négatif sur mon travail, à la suite du refus de la maison d’édition qu’elle avait ciblée. Elle n’avait pas suivi mes conseils… Je vous livre aujourd’hui mon ressenti concernant cet avis, alors que tout avait été mis en place, au préalable, pour répondre à sa demande. Je profiterai de cet article pour vous expliquer rapidement les différents modes d’édition et les règles à suivre pour mettre toutes les chances de votre côté pour vous faire éditer.

Comment faire éditer son livre ?

Votre manuscrit vous semble prêt, vous souhaitez faire éditer votre livre pour en faire profiter le public. Très bonne idée. Mais savez-vous comment faire ? Le monde de l’édition est particulièrement obscur et nombreux sont les pièges tendus aux apprentis auteurs qu’il faut savoir reconnaître et déjouer.

Dans un premier temps, comprenez qu’il existe trois façons, à ce jour, de faire éditer un livre : l’édition à compte d’éditeur, l’édition à compte d’auteur, l’autoédition.

L’édition à compte d’éditeur

Cette méthode d’édition est la plus ancienne et la plus recherchée. Faire éditer son livre à compte d’éditeur est la garantie, pour l’auteur, de ne pas verser un centime à la maison d’édition et de n’avoir à gérer que les rendez-vous dédicaces pour la promotion du livre. Grâce à un contrat d’édition, l’auteur peut percevoir un à-valoir, c’est-à-dire une avance sur des droits d’auteur, et un pourcentage sur le prix de vente hors taxes de chaque livre (entre 2 % et 5 % en principe).

Attention : les droits d’auteur sont versés une fois par an !

Quand il a obtenu un à-valoir, l’auteur ne commence à toucher des droits d’auteurs annuels qu’une fois l’à-valoir compensé.

Un exemple pour vous aider : si un auteur touche 5 000 euros d’à-valoir à la signature du contrat d’édition, et que le premier relevé annuel des ventes montre qu’il a obtenu des droits d’auteur pour 4 500 euros, il ne touchera rien la première année. Si l’année suivante les droits sont de 5 000 euros, alors l’auteur touchera 4 500 euros, soit les 5 000 euros d’où est déduit la différence entre l’à-valoir reçu et les premiers droits d’auteur. Bien sûr, ce n’est qu’un exemple grossier.

Comme se faire éditer à compte d’éditeur est financièrement neutre pour l’auteur, ce mode d’édition est aussi très demandé. Or, les maisons d’édition classiques, comme Gallimard, Fayard et tant d’autres, ont de plus en plus de difficultés à vendre les livres de leurs auteurs et, par conséquent, à rentrer dans leurs frais d’édition.

Aussi, les manuscrits d’auteurs inconnus sont de moins en moins acceptés, car pour ces géants de l’édition, le risque financier lié à la promotion et la vente d’ouvrages d’auteurs inconnus est trop important. Comprenez bien : les éditeurs sont des chefs d’entreprise qui ne sont donc pas bénévoles. Leur but est lucratif. Alors, la plupart du temps, ces maisons d’édition feront surtout éditer des auteurs – plus ou moins doués cependant – qui ont une grande notoriété : des politiciens, des « stars » de la téléréalité, des écrivains renommés qui vendent des milliers de livres chaque année…

Quid de notre auteur lambda, inconnu et méconnaissant les règles pour faire éditer son livre ? Rares sont les élus.

L’édition à compte d’auteur

Oserais-je vous crier de fuir à toutes jambes si vous croisiez ce type d’éditeur ? En tout cas, je vous le conseillerais.

Faire éditer son livre à compte d’auteur consiste, pour un éditeur, à demander par contrat à l’auteur une participation sur les frais d’impression de son livre en contrepartie du versement de droits d’auteur allant de 20 à 30 % du prix de vente hors taxes du livre. Cette participation peut prendre la forme directe d’un chèque à verser à la signature du contrat ou une forme plus subtile : l’obligation d’achat d’un certain nombre d’exemplaires du livre par l’auteur, soi-disant à tarif préférentiel, ou même l’information qu’aucuns droits d’auteur ne seront versés avant la vente du 500ᵉ exemplaire de l’ouvrage.

L’une comme l’autre de ces méthodes n’est pas correcte. Le principe de la maison d’édition est simple : un éditeur, s’il croit en votre manuscrit, va tout faire pour le mettre en avant et qu’il soit vendu. Si vous « payez » l’éditeur avant la vente de votre livre, pourquoi irait-il se « décarcasser » pour le vendre, puisqu’il a déjà fait son chiffre d’affaires grâce à vous ? L’auteur n’est donc, pour cet éditeur, qu’un « porte-monnaie ». Sympa, non ?

Je souhaite ici vous avertir des dangers financiers que présente la plus grande partie des éditeurs à compte d’auteur. Je me suis fait avoir, d’ailleurs, il y a 13 ans, quand j’ai voulu publier un recueil de nouvelles. Je suis tombée dans le piège, j’ai financé l’éditeur, obtenu mes livres en contrepartie et… rien. Mon recueil n’était pas en librairie, sauf dans celles où je l’avais placé en dépôt-vente dans ma ville. Il n’était pas non plus présent sur les salons du livre de ma région… Je n’ai eu droit à aucune communication réelle ni aucune vente par l’éditeur.

Pour repérer les éditeurs à compte d’auteur, fiez-vous à votre instinct : les réponses qui apparaissent sur Google et indiquent la mention « sponsorisé » présentent quasiment systématiquement des éditeurs à compte d’auteur. Ce sont eux qui ont besoin de vendre, et faire de la publicité pour attirer les auteurs est le meilleur moyen pour eux de générer du chiffre d’affaires…

Vous me sentez amère ? Un peu. Je suis surtout en colère face à ces pratiques douteuses.

L’autoédition

Ici, plus question de chercher un éditeur qui réalisera pour vous la communication et la vente de votre livre. Vous serez votre propre éditeur. Cela vous permettra de maîtriser totalement la vie de votre livre : impression, communication, diffusion, vente…

Quand son livre est achevé et prêt à imprimer, l’auteur qui choisit l’autoédition va payer lui-même, à un imprimeur qu’il aura choisi, les frais d’impression de son ouvrage. Le prix de vente dudit ouvrage aura prévu ces frais, bien entendu. L’auteur devra ensuite assurer la promotion de son livre, sous toutes les formes possibles : conférence de presse, réseaux sociaux, cercles familial et amical… Il ira à la rencontre des libraires de son secteur et proposera de laisser son livre en dépôt-vente pour qu’il puisse être vu, acheté et lu. Il pourra même organiser des séances de dédicaces dans les librairies intéressées.

Toutes les recettes tirées des ventes du livre reviendront à l’auteur directement.

Cette solution est idéale si vous avez la possibilité d’assurer une grande communication autour de votre livre.

Faire éditer son livre : une épreuve de patience

La patience est le meilleur atout de l’auteur à la recherche d’un éditeur. C’est ce qui a manqué à la cliente mécontente dont je vous parlais en introduction à cet article.

Cette dame, dont je tairais le nom par respect pour elle, a rédigé trois romans sous forme de trilogie. Le premier avait été corrigé une première fois par l’un de mes confrères qui l’avait envoyé à un éditeur sans que ma cliente n’ait donné son accord pour l’édition. Lorsque son livre est sorti et qu’elle a constaté qu’il était truffé de fautes, elle était furieuse. Elle m’a alors contactée et confié la recorrection de cet ouvrage qui contenait, effectivement, des erreurs improbables.

J’ai réalisé la correction du livre, tandis qu’elle avait repris son écriture. Cela signifiait que pendant que je corrigeais le texte initial, elle le réécrivait, quitte à refaire de nouvelles fautes. Ses connaissances en informatique étant limitées, elle mélangeait souvent les fichiers, ne sachant plus lequel était le dernier corrigé. Tant bien que mal, je suis allée au bout de cette correction qui lui a convenu. Elle m’a ensuite confié la correction du deuxième volume, qui l’a satisfaite aussi.

Puis, elle a souhaité envoyer le premier manuscrit à un grand éditeur avec lequel elle avait déjà eu un bon contact téléphonique. Lorsque je suis venue chez elle pour lui remettre les fichiers numériques à imprimer, j’ai eu la surprise de voir qu’elle avait déjà fait relier quelques exemplaires du manuscrit et que celui pour l’éditeur était déjà posté. Quel fichier avait-elle utilisé ? Pas le dernier, en tout cas, puisque je venais lui remettre ce jour-là…

Et ce qui devait arriver arriva… Son manuscrit a été refusé violemment à cause des nombreuses fautes qui restaient dedans. Cette dame, très énervée, m’a appelée un soir, m’accusant de ne pas avoir fait mon travail correctement. Elle m’a même avoué avoir brûlé tous ses livres, dégoûtée de s’être fait avoir une nouvelle fois. J’ai cherché à comprendre, regardé le fichier que je lui avais fourni et, au fil de la discussion, elle s’est souvenue avoir imprimé les livres avant que je lui remette le fichier final. Elle m’a même confié avoir imprimé le fichier corrigé par mon confrère. Elle était plus calme après notre conversation. Je lui ai proposé de lui renvoyer tous les manuscrits corrigés, qui étaient restés sur mon ordinateur. Elle a refusé.

Puis, deux mois plus tard, l’avis…

Je ne suis pas ici pour me plaindre ou vous expliquer que cette cliente avait tort. Le client a toujours raison, par principe. C’est moi qui aurais dû mieux cerner son profil et anticiper l’erreur commise par excès d’impatience. Cet article est là pour vous mettre en garde sur la nécessaire patience que requiert la recherche d’un éditeur.

Dans un premier temps, il est important de bien sélectionner les éditeurs qui vous intéressent : par leur ligne éditoriale, les titres édités, les valeurs…

Ensuite, une fois le manuscrit envoyé (Poste ou mail, selon les maisons d’édition), vous devez attendre entre trois et six mois, parfois un an, pour obtenir une réponse… souvent négative. Jusqu’à ce que l’accord arrive. Souvenez-vous que JK Rowling a été refusée plus de 14 fois pour ses ouvrages de Harry Potter avant de devenir l’auteur célèbre qu’elle est aujourd’hui !

Alors soyez patients, appliquez ces quelques conseils et croisez les doigts !

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