Devenir écrivain public biographe
Est-ce facile de devenir écrivain public biographe ? Que ressent-on ? Comment faire réussir son installation ? Tant de questions que les prétendants au métier se posent, sans trouver forcément les réponses sur Internet.
En dix ans, j’ai répondu à plus d’une cinquantaine de candidats qui voulaient devenir écrivain public biographe, ou simplement biographe privé et qui voulaient connaître mes secrets, mes astuces et mes conseils. Je suis toujours ravie de pouvoir parler de mon métier, mais je manque cruellement de temps pour chacun d’entre vous alors j’ai décidé d’écrire un article sous forme de questions-réponses, comme si vous, prétendant au métier, me demandiez vous-même des informations.
Bienvenue dans le métier d’écrivain public biographe, vu de l’intérieur.
Qu’est-ce qu’un écrivain public biographe, précisément ?
Un écrivain public est un professionnel de l’écrit qui met ses compétences rédactionnelles au service d’un client, particulier ou professionnel, pour écrire des textes, sur commande, dans un objectif déterminé par le client. Quand le texte commandé est l’histoire d’une vie, l’écrivain public devient écrivain public biographe. Il peut alors aussi s’appeler biographe familial, biographe privé, écrivain privé.
Pourquoi avoir choisi d’être écrivain public et biographe en Vendée ?
Quand je me suis installée il y a dix ans, j’avais envie de variété dans mes prestations. Je voulais aussi bien faire CV et lettres de motivation pour la recherche d’emploi de clients, discours, éloges, courriers administratifs, que rédiger des récits de vie en tant que biographe familial ou biographe privé.
L’expérience m’a montré que le métier d’écrivain public, certes très valorisant, est peu rentable. En Vendée, il existe de nombreux retraités qui offrent leurs services bénévolement pour aider les gens à chercher un emploi. Comment lutter contre le bénévolat ? Le travail fourni n’est pas le même, l’engagement de l’écrivain public non plus. Nous sommes des professionnels, mais souvent, les clients d’un écrivain public cherchent le service le plus accessible financièrement.
Malgré ce constat, je continue à être écrivain public, mais partiellement. La majeure partie de mon activité professionnelle est effectivement liée au volet biographe.
Vous travaillez autant avec les particuliers qu’avec les professionnels ?
La majorité de mes clients sont des particuliers, mais la majorité de mon chiffre d’affaires est réalisé avec les professionnels.
La différence s’explique par le temps passé sur chaque dossier. Réaliser une monographie d’entreprise, par exemple, demande près de 200 heures de travail, alors qu’un récit de vie familial représente, en moyenne, 60 heures.
Le calcul est donc facile à faire.
Je souhaite pourtant garder ces deux types de clientèle, parce que j’aime la diversité et chaque client, particulier ou professionnel, est passionnant.
Comment avez-vous su que ce métier était fait pour vous ?
Lorsque j’ai commencé, dans ma vie professionnelle de salariée, à me sentir triste, démotivée, j’ai décidé, comme nombre d’entre vous qui venez vous renseigner sur la profession passion d’écrivain public biographe, de faire un bilan de compétences.
Les questions posées m’ont conduite à ce métier, qui m’était totalement inconnu. Alors j’ai suivi la même démarche que la vôtre, j’ai contacté un professionnel dans un département très loin de la Vendée, pour le rassurer quant à une éventuelle concurrence, et j’ai posé toute une liste de questions.
Puis, j’ai réalisé une étude de faisabilité très poussée basée sur mes connaissances théoriques acquises pendant mes études et sur un accompagnement par BGE Atlantique-Vendée.
BGE est un organisme national qui propose l’accompagnement à la création d’entreprise. D’autres existent, il faut se renseigner, mais je conseille vivement BGE Atlantique-Vendée pour vous aider dans votre projet. En cliquant sur leur nom vous atterrirez sur leur site. ? Ils permettent également de tester l’activité dans le cadre d’une couveuse d’entreprises ; renseignez-vous.
En même temps que l’étude de faisabilité, j’ai suivi la formation Devenir écrivain public proposée par le CNED.
D’autres formations existent, diplômantes ou certifiantes, mais je conseille celle du CNED, car c’est moi qui ai entièrement réécrit la version en vente depuis janvier 2021. Elle est donc très pratique et permet d’obtenir des réponses et des astuces pour s’installer.
En quoi la formation Devenir écrivain public que vous avez suivie par le CNED est-elle mieux que les autres ?
J’ai choisi cette formation pour son prix, à l’époque. J’ignore si elle était mieux que les autres, je ne me suis pas renseignée à ce sujet. C’était mon choix.
Je peux juste vous assurer qu’il y a dix ans, cette formation du CNED était bien moins intéressante qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Je pars du principe que, pour s’installer comme écrivain public biographe, il faut savoir gérer une entreprise, savoir écrire et disposer de qualités humaines, dont je parlerai plus loin.
Nous apprenons tous à écrire à l’école, nous utilisons l’écrit au quotidien. La plupart du temps, les candidats au métier pensent que cela suffit. Ce n’est pas le cas. Un écrivain public biographe est avant tout, quand il choisit de créer son entreprise, un chef d’entreprise. Pour cela, il doit naviguer entre le pilotage de l’entreprise (ce que je veux faire, où je veux aller, comment je veux travailler…), la communication (identité visuelle, Internet, cartes de visite, flyers…), la commercialisation (aller vendre ses services), la production (très facile : il s’agit d’écrire ?) et la gestion (envoyer les factures, vérifier qu’elles sont payées, évaluer les charges…). Or, ces notions ne sont pas enseignées à l’école.
J’ai eu la chance de suivre une formation de gestion d’entreprise après mon BTS. J’ai donc insisté, dans la nouvelle formation du CNED, sur le volet « chef d’entreprise » qu’est l’écrivain public biographe.
C’est en cela que je la conseille, mais vous pouvez tout aussi bien en choisir une autre.
Les écrivains publics travaillent-ils tous à leur compte ?
Certains écrivains publics biographes sont en association, d’autres sont salariés, d’autres encore choisissent le portage salarial… Mais la majorité d’entre eux sont effectivement à leur compte. Pour avoir la répartition exacte, je vous renvoie à l’étude métier, réalisée par le syndicat national des prestataires et conseils en écriture, le SNPCE, auquel j’adhère. Cette étude (le lien est disponible ici : étude métier) est offerte aux adhérents et payante pour les autres. Je la conseille vivement, que vous soyez adhérent ou non. C’est une vraie mine d’informations précieuses sur les tendances du métier au niveau national, et vous y retrouverez tous les éléments nécessaires pour réaliser votre étude de faisabilité.
Vous avez parlé de qualités humaines, quelles sont les plus importantes, selon vous, pour devenir écrivain public biographe ?
Tout d’abord, il faut aimer son prochain. Cela peut paraître « bateau », mais c’est indispensable pour continuer, chaque jour, à écouter et apprécier les histoires des clients.
Il faut également savoir faire preuve d’empathie, pour aider les clients à se raconter et être capable de ressentir les émotions qu’ils délivrent pour les restituer à l’écrit. Pour autant, vous devez être capable de vous protéger. En effet, quand vous recevez des émotions à l’occasion d’un rendez-vous client, vous devez les sentir, les comprendre mais, comme elles ne sont pas les vôtres, vous devez absolument les laisser à l’extérieur de vous et ne pas les absorber. Cela demande tout un travail de visualisation et cette « technique de la bulle », comme je l’appelle, est décrite dans la formation du CNED. J’ai fait la mauvaise expérience de prendre pour moi les émotions d’une cliente, à mes débuts comme biographe privé. C’était très dur à gérer.
Une autre qualité indispensable pour exercer ce métier est la curiosité. Elle permet d’aller chercher des informations complémentaires pour approfondir un écrit.
Enfin, il faut savoir être rigoureux pour produire des écrits de qualité.
Comment faire pour passer outre le stress que représente l’indépendance ?
Être écrivain public biographe à son compte c’est faire le choix d’un métier passion. L’indépendance a un prix à payer : l’incertitude. Personne ne peut se projeter dans le futur pour savoir exactement ce qu’il sera. Alors, pour éviter le surcroît de stress, le mieux est de se préparer.
D’abord, il faut parfaitement se connaître et connaître son environnement familial. Est-ce que vos proches vous soutiendront dans votre démarche ? Êtes-vous plutôt suiveur ou suiveuse ou chef d’équipe ? Aimez-vous sortir des sentiers battus ? Le bilan de compétences dont j’ai parlé plus haut peut vous aider à y voir plus clair.
Ensuite, je vous conseille de vous faire accompagner à la création d’entreprise. Vous pouvez profiter de vos droits à la formation pour cela. Honnêtement, je trouve que c’est dangereux de se lancer dans un tel projet sans connaître le marché, la concurrence, les envies et les attentes des futurs clients. Vous devez savoir où vous mettez les pieds financièrement, également. C’est le but de l’accompagnement à la création d’entreprise, tel que le propose BGE.
Sachez, enfin, qu’être écrivain public biographe ne fera pas de vous une personne riche financièrement. Ce métier passion est surtout riche des plaisirs que procurent la liberté, les échanges avec les clients et la joie des familles quand les livres sont achevés.
Vous avez un local, pensez-vous que c’est indispensable ?
Tout dépend de vous, de votre environnement. Quand j’ai commencé comme écrivain public biographe, je travaillais à mon domicile, dans une pièce dédiée, avec ouverture directe sur la rue. Mes clients venaient à mon bureau mais n’entraient pas chez moi.
J’avais juste beaucoup de mal à faire comprendre à ma famille que lorsque je travaillais chez moi, je travaillais. Je n’avais donc pas le temps de mettre une machine à laver en route !
Alors, quand la possibilité de louer un bureau dans un espace de coworking, j’ai sauté sur l’occasion. J’avais envie de séparer la vie professionnelle de la vie privée, j’avais également besoin de côtoyer d’autres personnes.
Quand on travaille seul, on se sent vite isolé. Avec cette solution, j’ai pu, à chaque doute, chaque questionnement sur mon activité, m’ouvrir à d’autres chefs d’entreprise indépendants, comme moi, pour partager nos expériences. Quelle richesse !
Avez-vous envisagé de partager votre entreprise avec d’autres ? Sans parler de collaboration, mais simplement prendre des salariés ?
À ce jour, j’ai du travail pour moi uniquement, pas pour un salarié. Ponctuellement, je prends des stagiaires pour les aider dans leur formation et pour qu’ils m’aident aussi un peu, mais c’est plus dans l’idée de transmettre des compétences que d’obtenir un résultat.
J’ai déjà réfléchi à la possibilité d’une association avec un autre écrivain public biographe mais pour cela, il faudrait changer le statut juridique de l’entreprise. En plus, je suis profondément attachée à ma liberté et je préfère rester seule maître à bord de mon entreprise.
Du coup, vous travaillez vraiment toute seule ? Vous ne collaborez avec personne ?
De manière ponctuelle, je collabore avec d’autres écrivains publics. Le secteur est petit et nous sommes peu de professionnels, alors nous nous connaissons, en principe. Parfois, quand je suis débordée, je transmets un client à un autre écrivain public biographe. Je l’ai fait récemment pour une correction, d’ailleurs.
Quand je reçois un client avec lequel je ne peux travailler, je l’oriente toujours vers quelqu’un d’autre : mon but est que le client puisse obtenir une solution à son besoin.
Ces professionnels, en retour, m’envoient parfois des affaires.
Parfois également, nous pouvons intervenir à plusieurs sur un même projet, mais c’est plus délicat : la « patte » de l’écrivain public est trop marquée pour que cela soit imperceptible. Mais si le client décide que c’est important pour gagner du temps, cela se fait. Seule la satisfaction du client compte.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’un métier passion ?
Être écrivain public biographe est une vraie passion, pour moi, c’est certain. L’avantage principal est que je suis toujours heureuse de me lever le matin pour travailler. C’est un bonheur de découvrir les histoires de chaque client, de réaliser pour eux des écrits qui obtiennent des résultats.
L’inconvénient majeur est qu’il faut accepter de gagner peu. Ce métier est peu rémunérateur, c’est une certitude. D’où la nécessité de bien vous préparer avant.
Personnellement, je recherche le plaisir et le bien-être personnel plus que l’enrichissement financier. Je suis donc motivée, toujours joyeuse et bien dans ma peau grâce à mon métier.
Vous trouverez, dans l’étude métier du SNPCE, tous les éléments liés à la rémunération moyenne des écrivains publics biographes en France. De plus, dans la formation du CNED, j’ai inclus une partie permettant de calculer correctement un prix de vente, histoire de vous aider à vivre décemment de votre métier passion. ?
Enfin, sachez qu’une grande partie des professionnels installés travaillent pour compléter leur retraite ou pour tester l’activité en parallèle d’un métier salarié. C’est un choix. Après avoir longtemps cumulé un emploi salarié avec l’entreprise, je suis, depuis trois ans, totalement centrée sur mon rôle d’écrivain public biographe, et cela me rend heureuse !
J’espère, avec cet article un peu différent, avoir répondu à vos questions.
Si, vous aussi, vous souhaitez devenir écrivain public et biographe et que les informations de cet article ne vous suffisent pas, vous pouvez prendre un rendez-vous avec moi pour approfondir le sujet. Facturé 65 euros, d’une durée d’une heure, il peut se dérouler en face à face à mon bureau, en visioconférence ou par téléphone, au choix. Vous trouverez le lien vers mon agenda en ligne : youcanbookme.
Bon vent dans vos projets !
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